venerdì 28 novembre 2014

LA VIELLE QUI GRAISSA LA PATTE AU CHEVALIER - Allegra Mauro

Bonjour chers lecteurs! 

Ce matin je veux vous proposer un fabliau anonyme du Moyen Âge"LA VIELLE QUI GRAISSA LA PATTE AU CHEVALIER". Il s'agit d'un petit récit en vers  propre à la littérature médiévale.
Voilà à vous le texte, ainsi vous pourrez le lire et nous le commenterons ensemble ;-)

« Une vieille paysanne possédait pour toute richesse deux vaches. Ce n’était certes pas
beaucoup, mais c’était là tout son bien. Elle vendait leur lait pour trouver de quoi survivre.
Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuirent leur enclos et se trouvèrent, à
vagabonder sur la route. Le prévôt, passant par là, les vit toutes deux et, les jugeant égarées,
il les emmena avec lui.
La malheureuse femme découvrît bientôt que ses deux bêtes avait disparu. Ses voisins la
renseignèrent : le prévôt les avait recueillies mais il ne voulait pas les rendre. La
malheureuse s’en alla trouver l’homme, elle le supplia de lui restituer son unique bien, elle
accepta même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne
pouvait prouver que les vaches lui appartenaient, le prévôt fît la sourde oreille.
La paysanne s’en revint chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui
dit :
« Le prévôt est un homme cupide. Si tu pouvais graisser la patte au chevalier, il
interviendrait sûrement auprès de ce coquin et le convaincrait de te rendre tes deux vaches.
Voilà la vieille toute rassurée. Elle décrocha un épais morceau de lard suspendu aux poutres
de sa cuisine et s’en alla attendre le chevalier. Quand celui-ci parut au loin, elle courut à sa
rencontre : elle s’empara de ses paumes et y appliqua plusieurs fois le morceau de gras.
L’homme ne dissimula pas sa surprise :
« Que fais-tu donc là ?
La pauvre femme lui répondît :
- Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer
les deux vaches que vôtre prévôt m’a injustement prises.
Le noble personnage éclata de rire et prît les courtisans de sa suite à témoins.
- Tu n’as pas compris, brave femme. Mais cela est égal, je te rendrai sur le champ tes bêtes !
Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne l’avez-vous pas justement remarqué : le pauvre est
celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »

Bien, après avoir lu cette fable amusante je voudrais faire une analyse du texte.  
·         Analyse du temps du récit : en regardant les verbes nous pouvons remarquer que le récit commence à l’imparfait mais il y a aussi verbes au présent et il faut préciser que c’est le présent de narration et que l’intérêt de son emploi permet au lecteur de vivre les faits « en direct ». On peut trouver, par example:
§  “possédait”, “était”, “vendait” à l’imperfait
§  “dit”, “fais”, “graissa” au présent
§  “se trouvèrent”, “emmena” et “renseignèrent” au passé simple
§  “passant” au gérondif
§  “avaient disparu” au plus que parfait
§  “rendrai” au futur
§   “convaincrait” au conditionnel présent
·         Narrateur : l’auteur de ce fabliau est anonyme. Le narrateur, celui qui raconte l’histoire, intervient dans les formules d’introduction et de conclusion et à la première personne du singulier.
·         Schéma narratif : on peut diviser le récit en cinq parties
1.       Situation initiale: Une vieille vit grâce au lait de ses deux vaches.
2.      Élément perturbateur : les vaches s'échappent.
3.      Actions: le refus du prévôt; le conseil de la voisine.
4.      Résolution: la mise à exécution.
5.      Situation finale: la réussite de la vieille.
·         Titre : l’expression populaire “graisser la patte” à quelqu’un signifie donner de l’argent à quelqu’un pour obtenir ses faveurs ou sa bienveillance ou de l’argent.
·         Quiproquo : « La vieille qui graissa la patte au chevalier », utilise le quiproquo circulant entre la vieille et sa voisine, Hersant, pour construire une scène comique. La vieille prend l’expression au sens propre. Pour elle, « graisser la patte » signifie « frotter la main avec du lard ». Hersant avait utilisé l’expression au sens figuré c’est-à-dire «  donner de l’argent pour obtenir une faveur ». Toutes deux ont raison mais la vieille n’a pas compris  l’expression en situation ; de ce fait il y a un quiproquo comique et l’acte absurde de graisser la patte du chevalier avec du lard montre bien l’objectif de faire rire le lecteur.
·         Satirique ou moral ? : je pense que dans ce texte nous pouvons trouver deux  éléments importants. La fin comporte une sorte de morale qu’on explique dans le contexte de l’époque.  Les personnages ne sont pas du même milieu social et l’auteur veut dénoncer l’injustice existant entre les classes sociales de l’époque. L’auteur dénonce aussi l'élément satirique avec la cupidité du prévôt et la naïveté de la vieille. Il fait rire grâce au quiproquo qui repose sur la confusion entre le sens propre et le sens figuré d’une même expression. 
·         Texte au présent :
« Une vieille paysanne possède pour toute richesse deux vaches. Ce n’est certes pas beaucoup, mais c’est là tout son bien. Elle vend leur lait pour trouver de quoi survivre.
Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuient leur enclos et se trouvent à vagabonder sur la route. Le prévôt, qui passe par là, les voit toutes deux et, il les juge égarées, il les emmène avec lui.
La malheureuse femme découvre bientôt que ses deux bêtes ont disparu. Ses voisins la renseignent : le prévôt les a recueillies mais il ne veut pas les rendre. La malheureuse s’en va trouver l’homme, elle le supplie de lui restituer son unique bien, elle accepte même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne peut prouver que les vaches lui appartiennent, le prévôt fait la sourde oreille.
La paysanne s’en revient chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui dit :
« Le prévôt est un homme cupide. Si tu peux graisser la patte au chevalier, il intervient sûrement auprès de ce coquin et le convainc de te rendre tes deux vaches. »
Voilà la vielle toute rassurée. Elle décroche un épais morceau de lard suspendu aux poutres de sa cuisine et s’en va attendre le chevalier. Quand celui-ci parait au loin, elle court à sa rencontre : elle s’empare de ses paumes et y applique plusieurs fois le morceau de gras. L’homme ne dissimule pas sa surprise :
« Que fais-tu donc là ?
La pauvre femme lui répond :
- Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer les deux vaches que votre prévôt m’a injustement prises.
Le noble personnage éclate de rire et prend les courtisans de sa suite à témoins.
- Tu ne comprends pas, brave femme. Mais cela est égal, je te rends sur le champ tes bêtes !
Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne le remarquez-vous justement pas : le pauvre est celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »


ALLEGRA MAURO




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